Le mois d’avril se termine avec ses communions. On a patiemment assisté à la messe, s’est levé, assis, re-levé et re-assis, et même assis quand il ne fallait pas. Parfois, on a tenté de chanter - quand ça ne montait pas trop dans les aigus. On a participé en récitant « Notre Père », fier de le connaître presque par cœur. Et on est sorti de l’Eglise en se promettant de revenir. L’année prochaine, en mai.
Après deux heures de génuflexions, le plein de petites robes blanches, de petites raies sur le côté, de photographies sur le parvis, on a été récompensé par Le Repas, ses excellents vins, sa pièce montée en choux et croquante et… ses dragées – la grand-mère en a (in)discrètement rempli ses poches qui se sont vidées quand elle s’est assise.
Voilà bientôt l’été ! Si, si. Se profile déjà son long cortège de mariages. Chic, on va pouvoir amortir les sommes astronomiques investies dans les vêtements de la communion. Place aux mariés stressés, aux belles-mères pleurant devant le plus beau jour de la vie de leur rejeton, aux témoins en retard, aux enfants barbouillés qui s’essuient dans la robe de la mariée, ulcérée, aux demoiselles d’honneur qui se sont mis un crédit sur le dos pour éclipser toutes les femmes de la cérémonie, j’ai dit toutes.
Place à la commedia dell’arte, avec des compagnies théâtrales plus ou moins prêtes, ses interludes musicaux et ses bouffonneries qui donnent un petit côté « intervilles » à la soirée - à thème, forcément. Pendant des mois, les mariés se seront cassé la tête à trouver LE thème de la soirée et ses indispensables et tyranniques couleurs. Mariés compris, tout sera assorti ou ne sera pas. Des mois après le mariage, ils seront encore dans ses satanées couleurs, condamnés à écouler le reliquat de serviettes en papier du « plus beau jour de leur vie ». Déjà, ce chocolat glacé et ce rose bonbon leur donne la nausée – de mauvais augure.
C’est au tour de Vincent et Bruno. Ils vont essuyer les plâtres en devenant le premier couple homosexuel à se marier en France. Je me plais à imaginer que ces futurs mariés montpelliérains échapperont à la médiocrité. Ils ont dû boucler les préparatifs de leur cérémonie en trois semaines, ce qui vire d’un efficace coup de pied au derrière Lux, Zitrone et Garnier. Toute la France est invitée : un écran géant et prévu pour l’occasion. En fait de vachette, ce sont peut-être les veaux de la Manif pour tous qui pourraient gâcher la fête. Qu’importe, laissons-les beugler jusqu’à trépas et scandons, tous en cœur « vive les mariés ! »
Tous mes vœux de bonheur à Vincent et Bruno !