-Encore, les impôts? me demandé-je, naïvement...
Pas exactement: 122 km/h au lieu de 110, parfaitement Madame! Comme je l'ai vu et revu pendant ce séjour à Marseille, je serais tout à fait au point pour m'exclamer, avec le plus bel accent qui soit, façon César:
Ou, façon plus contemporaine:
- Bou Diou, jeu leu croa pas! Putaing*!
- Vous voulez fair-eu tou-teu la visite ou jus-teu les jar-ding?
Ce faisant, il mimait ses propos et a demandé:
- Vous venez de quel-leu pays?
- Ben, ch'suis française!
Il m'a alors regardée comme si je n'étais pas normale, si bien que je me sentie obligée de préciser:
- En fait, j'ai pas l'habitude de votre accent!
- Ah, ça, c'est pas gen-til, heing?
Sanguin, le gars! Il s'imaginait que jeu meu moquais. Mais non!
- Ben pourquoi? C'est pas méchant! C'est votre accent: il est très beau mais je n'ai pas l'habitude de l'entendre!
Et le compliment a calmé le jeu. Pfff, j'en fais pas toute une affaire, moi, quand on me dit que j'ai un sacré accent lorrain!
Il m'a fallu du temps, aussi, pour ne plus ciller en entendant des plaisanteries du genre "casque à pointe" lorsqu'il s'agissait de me désigner.
Il a fallu de la maîtrise pour me contenir lorsqu'au bar de l'OM, un gars m'a demandé, avec le plus grand sérieux:
- L'ASNL? C'est quoi, ça?
Vexée au possible, j'avoue que devant sa tête, je ne parvenais pas à savoir si c'était du lard ou du cochon. On pourra rétorquer, il est vrai, que je lui ai donné le bâton pour me faire battre en annonçant que j'étais une abonnée. Certes.
Il a fallu quelques heures pour comprendre que nous ne sortions pas avec les collègues de Salim, mais avec ses collègues, autrement dit, ses amis.

Après ce petit temps d'adaptation, j'ai adoré Marseille et ses Marseillais, ses restos, son port, son soleil, sa mer,... Oh peuchère, quel paradis!
* "quand tiapprends une langue étrangère, ticommences toujours par les gros mots"
Voilà pour la carte postale... Juste une dernière anecdote, mais appuyez d'abord sur PLAY