Le curriculum vitae le plus mince d’Hollywood de l’époque, les liaisons les plus désespérantes, tantôt soumise, tantôt abandonnée, dépendante de l’alcool, des médicaments et de son psy… Et pourtant, s’il est une référence en matière de glamour depuis plus de cinquante ans, c’est bien elle, Marilyn Monroe. Indétrônable.
Son départ précoce a largement contribué à faire d’elle une icône. Une Marilyn que nous aurions vue vieillir n’aurait décemment pas pu devenir un mythe. Les icônes se doivent de mourir jeunes, de préférence de façon tragique. Trois (bons) films et un accident de voiture ont ainsi définitivement inscrit James Dean au Panthéon du cinéma. Mourir au faîte de sa gloire ou retomber dans l'anonymat, il faut choisir... Une vedette vieillissante qui meurt, c’est dans l’ordre des choses. Cela ne choque pas autant. Paul Mc Cartney, je l’adore, fera moins pleurer que John Lennon. Paul tient bon parce qu'il sait se faire discret dans sa petite campagne, non loin de Hastings.
Se faire discret, une fois arrivé au sommet, ou risquer de se faire déloger par des hordes de prétendants... à la gloire! Il y a quelques jours, La Madonne se faisait huer suite à un concert donné à l’Olympia… pendant quarante-cinq minutes. Ce sont les sifflets qui ont clos le spectacle. Et les journaux, dès le lendemain de se demander, en écho à Elton John, si la Reine de la pop ne ferait pas mieux de se retirer.
Ainsi sont les rapports qu’entretiennent les fans lorsque la star vieillit : tels ceux d’un vieux couple qui ne se supporte plus avant que le divorce ne s’impose à lui comme une évidence. La passion du début a laissé place au déchirement, aux insultes, à la rancune. Parfois, l’un d’eux va voir ailleurs tandis que l’autre fait une croix sur sa vie sociale. Mieux vaut se séparer à l'amiable: une pension alimentaire raisonnable contentera tout le monde. Le public achètera de temps à autre de vieux albums si la star sait se faire oublier. Evidemment, lorsqu'elle partira, il ne manquera pas de lui rendre un bel hommage. Les dix dernières années de sa vie, Michael Jackson a été sévèrement vilipendé. Pourtant, la simple annonce de sa mort a suffi pour faire disparaître toute cette haine au profit d’un vaste élan d’amour. Le monde entier l’a aimé, une fois disparu.
Petite Marilyn, il ne faut pas regretter d’être partie si tôt. C’est cette condition sine qua non qui t’a rendue éternelle. Le malheur des uns fait d’eux les icônes des autres.