Faites-le maintenant, tant que vous êtes jeunes!

20/02/2009 18:21

"Navarro, j'écoute!"
Qui l'eut cru, c'est la voix du fameux commissaire qui m'a réveillée à l'instant: j'étais si fatiguée en rentrant que je me suis littéralement écroulée devant la télé. Je croyais que c'était fini, ces histoires! Tu parles d'une drôle de carrière: copain de Mitterrand, pour finir par voter Sarko, personage principal d'une série franchouillarde, pour finir comme prête-nom pour une autre qui essaye vainement de se donner un coup de jeune en s'américanisant. Le pauvre...

Avant mon départ de Reims, Anita et moi sommes allées boire un café dans une librairie qui nous a vraiment tapé dans l'oeil. Et pour cause: elle représentait un vieux rêve que nous avions fait, pendant nos années d'insouciance, à la fac.

On avait imaginé une librairie qui aurait offert la possibilité aux clients de prendre un café, avec un coin pour des expos d'artistes et même un scène pour des groupes lorrains... Bon, d'accord, la scène, c'était un peu exagéré. Mais pour le reste, cela correspondait point par point à l'endroit où nous étions. Ben ouais, ça laissait pensif...
- Mais, il n'est pas trop tard pour vous lancer!
Tels étaient les sincères encouragements de la propriétaire des lieux.
- Moi, je regrette de l'avoir fait seulement maintenant. Profitez-en tant que vous êtes jeunes!
Certes. Si sa théorie était valable, la réalité réduisait à néant tout espoir.
D'une, il y a cette chose dont on parle si souvent en ce moment. Vous savez, ce truc, là... Ah oui, voilà: la crise. Je doute qu'il existe sur cette terre un banquier qui puisse nous accueillir, nous et nos rêves d'ados, la bouche en coeur.
De deux, au fil de la conversation, la libraire nous a appris qu'elle était retraitée. Quand on perçoit sa pension tous les mois et qu'en plus on a un mari enseignant dans le supérieur, c'est différent.
Enfin, cerise sur le gâteau, ma chère Anita et sa petite famille partent bientôt s'installer à la Réunion.
Bordèle.
Je m'étais longuement juré avant de partir, pendant le voyage et même au fur et à mesure des journées passées avec mon amie, de ne JAMAIS évoquer mes craintes quant à cette délirante demande de mutation sur cette fichue île. A aucun moment je ne devais remettre en cause ce projet. Toujours, je devais masquer ce rictus au mieux, même en sachant qu'ils partaient pour cinq ans à partir de la mi-août.
- Ah bon? C'est pas vrai? Vous ne vous êtes toujours pas renseignés sur...
Et voilà: j'ai manqué à ma promesse hier, en dressant d'une traite tout ce qui me semblait risqué dans cette histoire. Ca a pris du temps. J'avais beau essayer de tenir ma langue, c'était peine perdue: j'en avais gros sur la patate et il fallait vraiment que je vide mon sac.
Et merde.
En attendant, les Rémois débarquent le dernier week end du mois dans les meilleures conditions possibles: l'ASNL ne jouera pas à domicile et le temps nous permettra peut-être de faire une balade chez moi. Il est temps que la Pitchoune découvre le plus beau village de Meurthe et Moselle!

Et vous aussi...