Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Toute ressemblance avec des faits et des personnages actuels ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coincidence..."

Harcelée.

         

         Maya éteint la télévision. Silence.

         Le film évoquait l’histoire d’une femme victime de harcèlement dans une entreprise. Prise dans la spirale, incapable de dire les choses, elle sombre.

         Qu’importe la qualité du téléfilm, ce sont les réactions qui comptent. Entre les réseaux sociaux et l’émission qui a suivi, elle est affligée de lire, d'entendre les commentaires des hommes et des femmes qui refusent de considérer ces femmes comme des victimes. Elles sont vues, pêle-mêle, comme des personnes faibles (fameux "sexe faible"), fragiles, des allumeuses, des paranoïaques, incapables de communiquer, des arrivistes qui ne pensent qu'à leur carrière et se plaignent lorsque ça ne donne rien, des frigides, des lesbiennes, etc.

         Au-delà de l'absence de considération pour ces femmes, c’est la banalisation du harcèlement qui la choque. Hommes comme femmes semblent ne pas aimer remuer la merde. Ainsi, un témoin a soupiré. En ruminant dans son coin, il a finalement bondi et assuré qu'il fallait arrêter de faire des fixations sur « ça ». Et que si ça continuait ainsi, on finirait par arriver à des extrémités comme aux États-Unis: un procès pour rien.

         Et que dire de cette femme qui s'est exclamée que beaucoup de couples se formaient sur leur lieu de travail. Et que si on continuait ainsi, on finirait par tuer la séduction au travail.

         Quant à cet homme, il ne voit pas pourquoi dire à une femme qu'elle a un joli petit cul relève du harcèlement. Argument massue : il serait content, lui, qu'on lui dise qu'il a un joli petit cul.

         Le pire, c'est ce type qui ne comprend pas pourquoi elles ont attendu si longtemps pour parler.

Que c’est normal.

Que c’est de la drague.

Que ça peut arriver. Faut pas en faire tout un plat.

         Ouais.

         Puisqu’il faut en arriver là… Ces femmes sont brisées, n'arrivent plus à avoir de vie sentimentale, se sentent agressives, obligées de mettre leur féminité entre parenthèses, ont des envies de suicide. Elles se sentent coupables.

         Le harcèlement sexuel EST une arme de destruction massive.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article