De toute évidence, la téléréalité n’a jamais été mon truc : ça manque de naturel, c’est pas tout ce qu’il y a de plus passionnant, et ça m’ennuie. Toutes émissions confondues.
Hier, en zappant – ça commence toujours comme ça – je suis tombée sur un tout nouveau concept de TF1 (un programme américain réchauffé), appelé l’« amour est aveugle » : trois hommes et trois femmes célibataires vont vivre dans la même maison pendant trois jours, sans jamais se voir. Il n’y a qu’un lieu de rencontre : une chambre, plongée dans l'obscurité totale. Tout y est autorisé sauf se décrire physiquement, forcément.
Le concept est un peu gros : peut-on tomber amoureux sans tenir compte des apparences ? Mouais. Tomber amoureux en plein jour sur programmation, je n’y crois déjà pas trop, alors dans l’obscurité…
Au bout de trois jours, des couples se sont formés. Serait-ce la magie de l’obscurité ? ou celle des studios ? Les candidats semblent extrêmement touchés par cette expérience - touchés dans tous les sens du terme, puisque TOUT est autorisé, rappelons-le.
Arrive le moment drôle pour eux, où ils se découvrent, à tour de rôle. Dans une pièce divisée par une sorte de vitre, on éclaire l’un, tandis que l’autre le découvre, tout en étant plongé dans le noir, de façon à cacher ses réactions. Bizarrement, la magie semblait ne plus avoir d’effet. Un charmant blondinet a même confessé, au sujet de sa Juliette, qu’il ne se serait probablement pas retourné sur elle, s’il l’avait croisée dans la rue.
Pour chacun des trois couples, l’un devait par la suite se rendre sur un balcon et attendre la venue de l’autre - ou constater qu’ils ne se reverraient pas. Pour le premier couple, ça a marché. Le deuxième n’a pas connu ce succès. Quant au troisième, ils se sont retrouvés in extremis, tant les hésitations étaient importantes.
Ainsi, nous aurions cinq sens dont l’un ne remplirait pas ses fonctions ! La vue semble, en effet, nous aveugler ! Au-delà des propos un peu limités de certains de ces candidats, c’est l’expérience qui m’interpelle : on est absolument incapable de faire abstraction de l’apparence, au point d’en oublier tout le reste. Et le reste, c’est l’essentiel.