"Toute ressemblance avec des faits et des personnages actuels ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coincidence..."

Alice

par Lilou 20 Septembre 2020, 23:15

Chacun a, dans un coin de sa tête, des souvenirs plus ou moins flous de son enfance. Lorsqu’elle se les remémore, fréquemment, Maya devient l’héroïne de Carroll : soudain, elle doit lever la tête pour voir les gens, se hisser sur la pointe des pieds pour attraper des objets, les murs sont incroyablement hauts et elle doit donner sa petite main pour marcher.

Il est une furtive réminiscence qui arrive sans crier gare et lui plaît beaucoup. Elle n'a alors guère plus de trois ou quatre ans – sa main est tendue très haut pour se trouver dans celle de sa mère et il n’y a pas le landau de son petit frère. Elle marche tout en suivant du regard de fines colonnes de pierre gigantesques. Elle est obligée de lever la tête vers le ciel pour les apprécier dans leur ensemble, au point de perdre l’équilibre. Elle frôle la jambe de sa mère qui la retient avant qu’elle ne tombe et lui dit quelque chose, pour qu’elle regarde où elle marche. C’est inaudible et ça devait déjà l’être à cette époque. Le regard de Maya se pose soudain sur la joueuse de tennis. On a déjà dû la porter, la hisser sur des épaules, peut-être même lui montrer un jour pour qu'elle la cherche du regard. Elle est trop petite pour la voir distinctement. Patiemment, la main de sa mère la serre encore pour l’empêcher de chuter : Maya regarde vers le ciel et contemple les marquises qui ornent les Magasins réunis…

- …de Corbin ! Voilà, Messieurs, dames ! J’espère que la visite n’a pas été trop longue, ni trop courte, remarquez ! Voyez donc notre patrimoine ! La ville de Liverdun recèle de précieux trésors si l’on prend le temps de s’y intéresser.

En un claquement de doigts, Maya retrouve sa taille adulte. Elle sourit dans le vague. Elle est ce voyageur sur le chemin de retour qui se rappelle de bons moments, avec une pointe de nostalgie mêlée à la joie de retrouver les siens.