Mam’zelle Maya, devant chez Chanel médusée,
Rêvait d’un si beau maquillage.
Madame Chanel, par la cliente attirée,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Mam’zelle Maya.
Que vous êtes jolie ! C'que vous portez est si beau !
Sans mentir, si vos jolis cils
Se rapportent à votre style,
Vous êtes le Phénix des clientes de chez moi."
A ces mots Maya ne se sent pas de joie ;
Et se saisit du mascara,
Elle ouvre son chéquier et se ruine en une fois.
L’esthéticienne s'en réjouit, et dit : "Ma bonne Dame,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un Chanel, sans doute. "
Notre Maya, honteuse et confuse,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.