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"Toute ressemblance avec des faits et des personnages actuels ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coincidence..."

Warning : spoiler...

Warning : spoiler...

         "Votre attention s'il vous plaît, le train INITIALEMENT prévu à 17h35 est annoncé avec un retard de..." Parce que cette formule a toujours eu le don de hérisser ses poils, Maya a trouvé refuge dans la librairie de la gare. Elle y a déjà fait de belles découvertes: des bouquins, choisis un peu au hasard, après avoir feuilleté quelques pages...

            Ce soir-là, pourtant, aucun n’a retenu son attention. À défaut de trouver son bonheur, elle s’est décidée pour un nom connu : Katherine Pancol. Am, stram, gram et c’est tombé sur « Un homme à distance », roman (acheté dans une librairie) de gare. Titre spécialement étudié pour attirer le chaland (célibataire).

 

            Imagination débordante, sens de l’observation... Au cinéma, Maya se fait régulièrement tancer parce qu’elle marmone facilement le dénouement dans un soupir désabusé. Elle se retient de dire qu'il y a tromperie sur la marchandise. Mais lorsqu’elle est seule devant son livre, c’est une autre histoire : stylo en main, elle se lâche, griffonne de mots çà et là, de sorte que personne ne puisse relire derrière elle. Ça la rassérène d’écrire ses humeurs - elle règle ses comptes avec l'auteur qui lui a volé du temps.

 

            Pour cette histoire, la quatrième de couverture, d’emblée, fait l’effet d’un spoiler.

« Ceci est l’histoire de Kay Bartholdi. Un jour, Kay est entrée dans mon restaurant. Elle a posé une grosse liasse de lettres sur la table. Elle m’a dit : Tu en fais ce que tu veux, je ne veux plus les garder. » Ainsi commence ce roman par lettres comme on en écrivait au XVIIIe siècle. Il raconte la liaison épistolaire de Kay Bartholdi, libraire à Fécamp, et d’un inconnu qui lui écrit pour commander des livres. Au fil des lettres, le ton devient moins officiel, plus inquisiteur, plus tendre aussi. Kay et Jonathan parlent de leurs lectures, certes, mais entament un vrai dialogue amoureux. Ils se font des scènes, ils se font des confidences, ils se tendent des pièges, s’engagent dans une relation que Kay, hantée par le souvenir d’une déchirure ancienne, s’efforce de repousser. »

 

            Comment cette histoire va-t-elle se finir? Il n'y aura à coup sûr aucun suspens. Et hop, les paris sont pris: à quelle page aura-t-elle deviné la fin? Maya écarte la pseudo fausse piste de la déchirure ancienne qu’on va vite découvrir. Le mystère réside assurément dans l’identité d’un type : découvrant la librairie en l'absence de la jeune femme, il commence à passer des commandes de livres à envoyer à des adresses différentes car c’est un critique de guide touristique. Mouais…

Warning : spoiler...

            De deux choses l’une : ou elle n’a rien d’intéressant à écrire (ce qui, à ce stade, n’augure rien de bon pour la suite) ou cette histoire d’écriture a son importance. Gageons que Pancol a quand même quelques idées. L'héroïne connaît l'écriture du soi-disant guide. Vu le peu de personnages secondaires évoqués dans l'histoire, l'identifier sera un jeu d'enfant. Maya a la furieuse impression d’être dans le manoir Tudor, face au colonel Moutarde.

Warning : spoiler...

            Un nuage gris menace cette relation passionnelle : Kay et Jonathan semblent dans une voie sans issue, suite à une dispute. Quand soudain, sans réelle raison, le critique sort de son chapeau le nom d’un bled où il se trouve. Bizarrement, elle le connaît et y est très attachée. Alors qu’elle le battait froid, le dialogue se renoue. Il s'accroche. C'est son ex, l'un des seuls hommes dont elle parle régulièrement, auquel elle s'intéresse. 

Warning : spoiler...

          Page 88 : dernier coup de semonce. Maya est arrivée chez elle et se trouve face à un dilemme: donner 2 heures de son temps pour finir une histoire fade ou s'adonner à d'autres activités. Deux heures dans une salle de sport, en galante compagnie, au cinéma, dans un bain, dans un institut de beauté, … On peut en faire, des choses en deux heures… Elle se décide à poursuivre, sait-on jamais.

 

La surprise n'est hélas pas au rendez-vous. Après le bled paumé, c’est un hôtel qui sort du chapeau du critique. Un hôtel que Kay connaît parfaitement. Le monde, celui de Pancol, est petit !

            Maya vient de mettre la main sur le chandelier.

Warning : spoiler...

            Ça ressemble furieusement à une réplique masculine type de cinéma : se présenter comme un minable, sans détour, a le pouvoir de susciter l’empathie de Madame. Il a quelque chose à se faire pardonner. 

Warning : spoiler...

            Le hasard, ingrédient fichtrement présent dont il ne faut pas abuser tant il reste sur l'estomac, a encore frappé: le propriétaire de l'hôtel où loge le critique a connu Kay et son amant. Mais bien sûr! Même les plus sceptiques auront identifié son ex.

Warning : spoiler...

            Madame se réveille, péniblement.

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            Coup de théâtre : le colonnel Moutarde a tué le Dr. Lenoir dans la bibliothèque, avec le chandelier. Maya soupire.

          

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